l'histoire du village
Lorquin, chef-lieu d’un canton de l’arrondissement de Sarrebourg est situé sur la rive gauche de la Sarre Blanche, juste avant sa jonction avec la Sarre Rouge, en limite de ban communal avec Hermelange. Son altitude varie entre 250 et 300 mètres et sa superficie s’étend sur 877 ha.
Historique : (Sources : H. Lepage, statistiques historiques et administratives 1843 ; bulletins municipaux de la commune ).
L’étymologie du nom viendrait du mot LERICHEGEN tiré d’un mauvais idiome allemand parlé dans le comté de DABO et signifierait Vallée de l’alouette. (LAUNARIGO en 699, LORCHINGES en 1128, LORKING et LORCHING au XIII e siècle, LORCHINGEN au XV e siècle, LOUARKINE en patois roman du début du XXème siècle.
De nombreux fragments de tuiles et de briques, vieilles de 15 à 18 siècles, attestent que l’emplacement du village n’a pas toujours été celui actuel. Après la chute de l’empire romain, le site fut pris, abandonné, repris, brûlé plusieurs fois. Des restes de voie pavée en « pierres du pays » étaient encore visibles dans la forêt qui s’étend entre Lorquin et Hattigny. ( Bois de la Minière).
En l’an 1128, Bénédictin de Turquestein et sa femme Mathilde fondent un prieuré bénédictin à LORCHINGES et en font don à l’abbaye de Senones. Un siècle plus tard, Lorquin faisait partie de la châtellenie de Turquestein. Le 4 septembre 1499, les premières franchises ont été accordées aux habitants de Lorquin par les trois frères Gaspard, Jean et Simon d’Haussonville, seigneurs des trois baronnies de Lorquin, Saint-Georges et Turquestein, avec titres de comtes. En 1599, François de Vaudémont, acquiert de l’évêque de Metz ( son propre frère )les seigneuries de Turquestein et de Saint-Georges. En 1634, le cardinal de Richelieu ordonna la destruction du château de Turquestein, c’est alors que Lorquin hérita du siège de la seigneurie du même nom.
Lorquin prospéra sous l’administration des comtes d’Haussonville. Le bourg se peupla, les campagnes furent défrichées et les forêts fournirent de grandes quantités de planches et de bois de construction acheminés par flottage sur les deux Sarres jusqu’aux pays de Trèves.
Mais l’époque est aux guerres continuelles. Toute l’existence de cette petite cité est marquée d’une suite ininterrompue d’invasions, de guerres, de dévastations qui en ont fait un pays renaissant toujours de ses cendres ! En 1312, le Duc FERRY III fit la guerre à Jean Comte de DABO(DACHSBOURG) et à Louis Comte de RECHICOURT qui refusaient de lui rendre hommage. La bataille se déroula entre Lorquin et Hesse dans un pré appelé le Rhô ; le Duc demeura victorieux. De nombreux débris d’armes, de lances, de casques du Moyen Age, trouvés en ce lieu au XIXe siècle, témoignent de cet événement.
En 1587, l’expédition des Reitres conduite par le duc de Bouillon au secours du roi de Navarre a ravagé notre pays, dont Lorquin, ne laissant que des ruines fumantes. En 1636, les troupes suédoises menées par le duc Bernard de Saxe-Weymar mettent le pays à sac, des villages entiers sont rayés de la carte, la famine et la peste n’épargnent personne. En décembre 1674, lors de la campagne d’Alsace, le maréchal de Turenne, dressa son campement à Lorquin, la misère des habitants était déjà très grande, l’armée acheva de les ruiner.
A la veille de la Révolution, Lorquin faisait partie du bailliage de Vic, dépendant des Généralités de Metz ; le curé et le prince de Beauvau se partageaient les dîmes. En 1790, la Constituante divisa la France en 83 départements. Lorquin fut nommé chef-lieu du canton dépendant du district de Sarrebourg, département de la Meurthe et fut donc annexé à l’empire allemand jusqu’à la victoire de 1918.Durant cette annexion Lorquin garda sa fonction de chef-lieu de canton et eut son juge de paix, son receveur des postes, ses gendarmes, et, plus tard son chef de gare ( ouverture de la ligne Sarrebourg-Abreschviller le 4 janvier 1892 ) et son directeur de l’asile d’aliénés ( inauguration le 22 septembre 1910 ), tous des Allemands.
Progressivement le bourg était devenu très prospère ; depuis 1750, Lorquin était renommé pour ses marchandises. Son marché hebdomadaire se tenait tous les lundis sous la halle (actuellement hôtel de ville). Il était très fréquenté et le resta jusqu’en 1840 . Il s’y débitait les marchandises et les grains nécessaires à la subsistance des habitants de la montagne et des villages environnants. A cette époque, vers 1830, sa population passa de 746 habitants à 1004 ; elle s’occupait en grande partie d’artisanat et de petites industries diverses florissantes, tels que ses moulins à grains et à écorces, ses tanneries, ses brasseries, ses scieries…. A partir de 1840, la population baissa sensiblement d’année en année. Son marché si important commença à décliner. Les villes voisines attirèrent la majeure partie de sa clientèle. Mais Lorquin restait le siège incontesté de la broderie blanche qui occupait un grand nombre d’ouvrières de la localité et des villages environnants et avait son atelier d’apprentissage et de repassage ; les modèles étaient imprimés par des artisans locaux. En 1900, sa population était à nouveau de 748 habitants ( niveau de 1830) et remonta à 1346 en 1946 ; à ce jour, elle est de 1331 habitants. (recensement de 2014)
Les édifices remarquables :
L’église : Reconstruite en 1749, de style baroque, selon le plan du curé Jean-Nicolas Bombardier, curé de la paroisse de 1735 à 1761, enterré à l’entrée du chœur qu’il a pavé de ses deniers. Un de ses successeurs Pierre Silvain ( 1835-1839) fera construire l’orgue( œuvre de Georges Wegmannn de 1839). Vers 1845 on installera des vitraux peints dans le chœur. On remarquera le maître-autel de la fin du XVIII e siècle, dont la composition et la décoration permettent de l’attribuer au sculpteur sarrebourgeois Dominique Labroise. Elle est dédiée en l’honneur de l’Exaltation de la Sainte Croix. Le cimetière autour de l’édifice sera transféré en 1832 à son emplacement actuel.
Les chapelles : A la sortie de la localité, au carrefour des routes de Hattigny, Landange et Héming est érigée une chapelle dont la construction remonte à 1809 de la part de MM. Joseph Marin Thiry (tanneur) et Claude Seinguerlet (chapelier) comme vœu de guerre, année de la bataille de Wagram. Elle deviendra propriété du Conseil de Fabrique en octobre 1906. A l’autre extrémité, direction de Sarrebourg, une autre chapelle construite par les Thiry venus de Suisse, probablement au temps de la Réforme. C’est en souvenir de leur pays natal que les immigrés de la famille l’auraient dédiée à Notre Dame des Ermites, pèlerinage encore réputé de nos jours à Einsiedeln, avec sa Vierge noire.
La halle : C’est là que se tenait une fois par semaine, le lundi, le marché aux grains et aux légumes. Maintenant c’est l’hôtel de ville qui la remplace. Après une rénovation récente, le rez-de-chaussée est occupé comme salle des fêtes et l’étage par les bureaux de la mairie. Jusqu’en 1962, l’école primaire des garçons partageait les lieux avec la mairie au premier étage ainsi qu’un local pour rendre la justice de paix.
Le château de Zufall et son domaine :Situé sur la route de Saint-Quirin, non loin de la Sarre Blanche, il estconstruit en 1568 par les d’Haussonville, seigneurs de Turquestein. Sans doute détruit lors de la guerre de Trente ans, il était ruiné et inhabité en 1680. En 1719, il est donné par le duc de Lorraine au baron de Coussey, conseiller et secrétaire d’Etat. Il sera acquis peu après par Marc de Beauvau, prince de Craon, il n’aurait été reconstruit qu’en 1785 sur les plans de l’architecte Piroux.
Le nouveau château vendu en 1812 par Anne-Louise- Marie de Beauvau, épouse de Philippe- Marc- Antoine de Noailles prince de Poix pour le racheter en 1825 et resta propriété de la famille jusqu’en 1843 ; il sera alors acquis par la famille Jeannequin, de Lorquin qui le conservera jusqu’à sa destruction en février 1946, lors d’un incendie. Néanmoins il reste la ferme, toujours en activité, ainsi que le portail d’entrée où il y a peu de temps, on pouvait remarquer sur le haut de chaque pilier, taillées dans la pierre, deux pointes d’asperge volumineuses attestant donc bien les armoiries des Beauvau-Craon .
Le château était un bâtiment de plan rectangulaire avec un toit à la Mansart, à façade ordonnancée symétrique de neuf travées de fenêtres, disposées sur deux niveaux avec deux niveaux supplémentaires de soubassement et de lucarnes. Il s’élevait au milieu d’un grand parc.
Un curieux cadran solaire : Dans le parc du château de Zufall se trouvait, envahi par les broussailles, un énorme cadran solaire en grès, formé d’une colonne supportant un dodécaèdre gravé sur toutes ses faces, qu’avait fait édifier la comtesse de Poix en 1657. Ce cadran admirable, d’un poids d’environ 3800 kg porte de nombreux bas-reliefs et sculptures. Objet de convoitise depuis de nombreuses années, M. Jean-Marie Gertner, principal du collège et fervent admirateur des choses du passé, a obtenu en 1969 avec l’assentiment des propriétaires, l’autorisation d’enlèvement et son implantation, après restauration partielle, à l’entrée du collège des deux Sarres.
Quelques Lorquinois remarquables : Lorquin pourrait revendiquer le titre de « pépinière des braves », au même titre que Phalsbourg.
Charles-Nicolas BRICE (1785-1850), engagé volontaire en 1802, participa à toutes les campagnes du premier Empire et termina sa carrière militaire comme officier supérieur en 1839. Il fut maire-adjoint de la ville de Nancy après la Révolution de 1848.
Joseph-Nicolas-Noël BRICE (1783-1851), frère du précédent, engagé volontaire en 1803, se distingua à la bataille d’Eylau en 1807, Chevalier de l’Empire en 1810, colonel du 15e léger de 1813 à 1815, qualifié de général, Commandant d’un corps de partisans dans les Vosges lors de l’invasion de 1814. Durant les Cent Jours, le 10 juillet 1815, il faillit capturer l’empereur d’Autriche, le tsar de Russie et le roi de Prusse réunis à l’hôtel du Sauvage à Sarrebourg, avant de rejoindre Paris.
Nicolas-Louis BRICE (1791-1813), frère des précédents, engagé volontaire en 1809, lieutenant au 24e régiment de chasseurs à cheval, fut tué sur les bords du Wal, près de Nimègue.
Nicolas-Marin THIRY ( 1769-1845), oncle des précédents, s’est distingué à Austerlitz et à Eylau, sa grande carrière militaire de 1786 à 1818, lui permit d’entrer aux chasseurs de la Garde impériale, nommé général de brigade et Baron d’empire en 1809, reçut de nombreuses blessures. Son courage lui valut un sabre d’honneur en 1802.
Jules-Nicolas CREVAUX (1847-1882), chirurgien de la marine, explora l’intérieur de la Guyane française, dressa la carte d’une importante partie du bassin amazonien, homme de sciences, il est tour à tour cartographe, zoologue, botaniste, chimiste (il sera le premier à percer le secret de la fabrication du curare), ethnologue ( les collections qu’il rapporte enrichiront le futur Musée de l’Homme), linguiste et photographe, fut massacré avec les membres de sa mission par les Indiens Tobas dans le Grand Chaco paraguyen.
Charles-Nicolas FRIANT (1818-1886), sa mère appartenait à la famille des généraux Brice, entré à Saint-Cyr à 18 ans, il en sortit lieutenant en 1838. Il fit toute sa carrière dans les services administratifs. Il fut fait commandeur de la légion d’honneur le 20 novembre 1870, de l’armée de la Loire et devint intendant général inspecteur le 31 janvier 1871.Il se retira à Paris en 1883, atteint par la limite d’âge. Il y décédera trois ans plus tard, le 4 décembre 1886.Il était titulaire aussi des médailles commémoratives des campagnes d’Italie et du Mexique.
Autre figure légendaire, le docteur en médecine Charles-Sébastien MARCHAL (1809-1892). Né le 23 mars 1809, il fut un ardent propagandiste de la vaccination antivariolique et reçut de nombreuses distinctions de la Monarchie de Juillet et du Second Empire. Erudit, pionnier de l’archéologie locale, il fait de nombreuses découvertes dans la région de Lorquin qu’il communique à la Société d’Archéologie de Lorraine. Ses trouvailles enrichissent les collections du Musée Lorrain ; grand collectionneur il créa son musée personnel. Il aurait inspiré les auteurs Erckmann-Chatrian, dans leur œuvre « L’invasion », le bon docteur Lorquin avec sa peau de bique qui bravait les intempéries et qui déambulait sur un vélocipède, construit par lui-même.
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